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Du terrain à l’élaboration de projets : Cécile est médecin référent au service des personnes accueillies

Cécile Clarissou est un des médecins de l’association Aurore depuis 4 ans. Elle devient médecin référente de l’Association après avoir œuvré pour la cellule Covid puis la cellule Médicale. Elle a accepté de répondre à nos questions autour de l’évolution de ses missions au sein de l’association.

Dans quel contexte es-tu arrivée dans l’association ?

Après une dizaine d’année consacrées à la médecine d’urgence, j’ai souhaité évoluer vers une pratique qui accordait plus de temps et prenait en compte la globalité des patients. L’acquisition d’une capacité universitaire en gériatrie m’a amenée à m’intéresser à la fragilité autant médicale que psychosociale.

J’ai débuté dans le médico-social en 2010 avec une autre association à Paris, pour un établissement de 40 places en ACT et y suis restée jusqu’en 2018.

C’est l’année où j’ai rejoint Aurore, en prenant le poste de médecin coordinateur des LHSS 93, un établissement de soins résidentiels qui accueille des personnes en grande précarité, qui ont des pathologies nécessitant des soins infirmiers lorsque ces personnes ne relèvent plus de l’hôpital. C’est une activité de coordination médicale, c’est-à-dire que le médecin est responsable du suivi des patients, de l’infirmerie et des professionnels.


Quelles ont été les évolutions de tes missions et en quoi consistent-elles ?

En 2020, l’apparition du virus du Covid m’a amenée, en concertation avec la direction, à prendre des mesures pour prévenir l’épidémie au sein du LHSS, où étaient accueillies des patients à risques de formes graves.

Puis, la cellule Covid a été constituée. Nous avons dû réfléchir à plusieurs de façon rapide, et, en lien avec les autorités de santé, à transformer ces réflexions en actions concrètes, comme la création de la cellule médicale avec Charlotte Lecot, infirmière pour l’association, qui s’est rapidement portée volontaire et s’est rendue indispensable.

Nous avons ainsi mis en place des outils de soutien aux équipes sur le terrain, puis l’association a ouvert des établissements d’hébergement spécialisés Covid à la demande de l’ARS.

Toujours concrètement, nous avons mis en place des actions de dépistage et de vaccination (ouverture d’un centre dans le 14arrondissement parisien, organisation d’équipes mobiles).
J’ai beaucoup aimé sortir ainsi de mon établissement et travailler en équipe sur l’aspect médical de projets transversaux.

Fin 2020, nous avons répondu à un appel à projet visant à transformer le centre Covid d’Athis Mons en établissement médicalisé expérimental de 130 places autour de la périnatalité. Un formidable travail d’équipe a permis à ce centre de voir le jour en mars 2021. Il accueille des femmes en situation de précarité, enceintes ou venant d’accoucher, et ayant besoin de soins infirmiers.

Finalement, toute cette période nous a permis de constater qu’un relais médical était nécessaire pour les usagers, mais aussi en soutien des professionnels pour toutes les questions relatives à la santé. C’est la raison pour laquelle je rejoindrai bientôt le siège pour assurer ce relais médical en tant que « médecin référente ».

Ainsi, mon activité au sein du service Métier & Développement est à la fois de participer à l’écriture d’appels à projets mais aussi d’assurer une veille autour des risques sanitaires (épidémies, vagues de chaleur…) avec un travail d’écriture de procédures faciles d’accès pour les professionnels (via la cellule médicale ou l’intranet).

Par ailleurs, je tâcherai au mieux d’aider à distance les professionnels qui ont des questions ou des problèmes à gérer d’ordre médical, via la cellule médicale.


Quelles activités caractérisent le mieux ton métier ?

Peut-être que le dénominateur commun est la relation d’aide, que ce soit envers les usagers, mais aussi envers les collègues qui ont à gérer des situations parfois médicalement très sensibles, sans avoir forcément les conseils et les outils adaptés.


Que préfères tu dans ces différentes missions ?

J’aime autant l’aspect horizontal que vertical de mon activité.

Je connais l’activité de terrain, auprès des patients comme auprès des professionnels et souhaite continuer à être en lien avec eux.

Parallèlement à cela, je suis très intéressée par l’élaboration de projets, les réflexions pluridisciplinaires où chacun s’écoute et qui permettent d’aboutir à des actions concrètes.

 

Quels sont tes principaux défis professionnels ?

J’espère rester une ressource simple, accessible et efficace pour les problèmes en lien avec l’aspect médical des accompagnements sur le terrain. Mais aussi, dans une période où le système hospitalier est en crise, être en capacité de continuer de promouvoir la santé des usagers. Il est nécessaire de continuer à développer l’ouverture d’établissements (Etablissements et services médico-sociaux, Accueil de Femmes, Actions d’Aller-Vers médico-psychologiques…). Et enfin, favoriser le lien entre tous les soignants qui travaillent au sein de l’association.

 

Pour conclure, 3 mots pour décrire ton travail à Aurore ?

Aide, Innovation, Humilité.

 

 

Aujourd’hui j’aimerais favoriser le lien entre tous les professionnels du soin à Aurore : médecins, sages-femmes, infirmières, aides-soignantes. Cela permettrait de mieux se soutenir et de répondre à des missions ponctuelles, comme la médicalisation des personnes mises à l’abri ou l’accueil de réfugiés.