3e édition d’Histoires d’art Solidarité avec la Réunion des Musées Nationaux - Grand Palais Partie 1
Renouvellement du projet en 2021-2022 avec 4 nouvelles structures
A l’occasion de la 3ème édition du projet, quatre services d’Aurore ont participé en proposant différentes déclinaisons d’actions aux personnes accueillies participantes. Toutes ces actions ont pourtant un point commun : un format impliquant la rencontre entre un artiste et le groupe, un même objectif de renforcer la pratique du français par le biais de l’histoire des arts et de la pratique artistique, et une même thématique “Racontons une histoire”.
Découvrez, dans ce premier épisode, les actions menées avec deux des quatre structures impliquées dans le projet : le CHU La Maison Bleue et l’HUDA Masséna.
Histoires d’art Solidarité au CHU La Maison Bleue : tableaux vivants et berceuses
Le projet Histoires d’art Solidarité, au CHU La Maison Bleue a choisi de “raconter une histoire” autour de sujets qui résonnent auprès des résidentes : la maternité et la question de la femme. Pour encourager l’expression, les femmes ont exploré ces thèmes autour du chant et des berceuses d’une part, et des tableaux vivants d’autres part.
Animés par l’artiste Dalila Khatir, chanteuse lyrique, danseuse et coach vocal, les ateliers se sont déroulés pendant trois jours au sein même de la Maison Bleue. Grâce à son charisme et sa pédagogie, Dalila, a accompagné les résidentes à partager les berceuses qu’elles ont (eu) l'habitude de chanter à leurs enfants, qu'elles soient en français ou dans leurs langues maternelles.
Sur le mode de la conversation, les participantes ont ensuite étudié la représentation des femmes et de la maternité dans l’histoire des arts grâce aux explications de Mathilde, intervenante de la RMN-Grand Palais. Les résidentes ont choisi leurs œuvres favorites parmi une large propositions d’images puis ont partagé les raisons de leur choix en discutant du rôle de la femme et de la mère dans la société. En fin d’atelier, l'artiste les a invitées à prendre la pose en reproduisant ces œuvres sous la forme de tableaux vivants. Toutes s’encourageaient à se laisser photographier et à partager leur histoire.
Solange parle d'une photographie de Seydou Keïta (c) RMNGP-MD
Ce mélange entre découverte de pans de l’histoire des arts par des pratiques détournées, expression artistique et échanges en français est à l’image des objectifs multiples du projet Histoires d’art Solidarité. Proposé à des mères accompagnées de leurs enfants, les ateliers ont eu la particularité de prendre en compte la présence des plus jeunes voire des bébés, lors des phases de chant ou des tableaux vivants.
Fatim et Sarah reproduisent les poses des oeuvres qu'elles ont choisies (c) RMGP-MD
Les discussions autour de la représentation de la femme dans l’art a fait naître chez certaines l’envie d’observer de plus près les œuvres d’un musée traitant de ces sujets. Ainsi, prochainement la RMN-Grand Palais les invitera à découvrir le musée du Louvre en suivant une visite guidée sur la thématique de la féminité.
Histoires d’art Solidarité avec le musée national des arts asiatiques - Guimet et l’HUDA Masséna : le théâtre d’ombres
Abordée par l’angle du conte, la narration – fil rouge des projets Histoires d’art Solidarité - a été complétée d’un aspect très visuel dans l’action menée à l’HUDA Masséna d’Ivry-sur-Seine car consacrée au théâtre d’ombres.
Cette technique artistique, très utilisée en Asie, consiste en un jeu théâtral à l’aide de marionnettes formant des silhouettes rétroéclairées et animées par les comédiens. Elle a d’ailleurs été replacée dans un contexte historique et géographique plus large, en s’appuyant sur les collections et la médiation du musée national des arts asiatiques – Guimet, partenaire du projet.
Ainsi, un groupe de résidents de l’HUDA Masséna a rencontré l’artiste Rachel Auriol, comédienne, conteuse et marionnettiste, qui les a conduits sur 3 séances à découvrir les coulisses du théâtre d’ombres.
Adressée à un public en apprentissage du français, le projet a permis aux participants d’aborder la langue et de la pratiquer par le moyen détourné du conte. L’activité a été pensée pour faciliter l’accès et l’appropriation du conte par tous les participants quel que soient leurs niveaux de langue : la mise en images de l’histoire grâce à la fabrication des marionnettes et du décor du théâtre, le travail de préparation de la voix et du corps à la récitation ont aidé les participants.
Lecture de l'histoire avec l'artiste, Rachel Auriol (c) RMNGP - MD
Le sujet même du conte – un questionnement sur l’environnement et les ressources naturelles – a permis de partager des réflexions et des points de vue, tout en interrogeant la lecture que chacun pouvait faire des personnages et des messages, dans un contexte interculturel.
Au terme des trois séances, consacrées à une découverte rapide des collections du Musée Guimet pour s’inspirer visuellement, puis au travail oral sur le conte et au travail visuel sur la fabrication des marionnettes et du décor du théâtre, la pièce sur laquelle le petit groupe a abouti a pu être filée en situation de spectacle. Des photos et des vidéos ont documenté ce moment d’émerveillement, et seront partagées avec l’équipe et d’autres résidents de l’HUDA pour le faire perdurer.
L'envers du décor de théâtre (c) RMNGP - MD