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L’accueil de jour pour demandeurs d’asile et réfugiés

HEBERGER

En mars 2018, un accueil de jour destiné aux hommes majeurs isolés, demandeurs d’asile ou réfugiés sans hébergement et récemment arrivés à Paris, a été ouvert par l’association Aurore sur le site des Grands Voisins. Avec la fermeture des Grands Voisins, cet accueil de jour a déménagé en octobre dans de nouveaux locaux situés quai d’Austerlitz (75013), afin que les missions d’accompagnement de l’association Aurore puissent se poursuivre.

Ce lieu est ouvert du lundi au vendredi, de 9h à 16h. Il dispose d’une capacité d’accueil de 90 personnes en même temps, désireuses d’obtenir une place d’hébergement et un examen de leur situation en vue de l’obtention du statut de réfugié. Si elles souhaitent demander l’asile, les personnes sont orientées vers des centres d’hébergement (les CAES : Centre d’Accueil et d’Examen de Situation). Si elles ne relèvent pas de l’asile, les travailleurs sociaux de l’accueil de jour les orientent vers des accueils de jour classiques et d’autres dispositifs d’accompagnement parisiens. Quant aux réfugiés statutaires, ils bénéficient d’un accompagnement vers l'emploi, l'accès à la formation et l'insertion professionnelle. L’accueil de jour permet de se reposer, se laver, communiquer avec les familles…

De son ouverture aux Grands Voisins en mars 2018 à son déménagement en octobre 2020, l’accueil de jour a reçu 46 500 hommes majeurs isolés demandeurs d’asile et sans hébergement.

 

L’accueil de jour en chiffres

  • 5 octobre 2020 : jour d’ouverture de l’accueil de jour dans ses nouveaux locaux Quai d’Austerlitz
  • 90 personnes simultanément dans l’accueil de jour,
  • 250 personnes y sont accueillies en moyenne chaque jour (du lundi au vendredi).
  • Environ 50 personnes sur ces 250 par jour sont réellement primo-arrivantes, les autres sont des “habituées” sans domicile, en attente de l’avancée de leurs démarches administratives.
  • En moyenne sur l’année, 30% des personnes accueillies sont des réfugiés statutaires.
  • 1 nationalité prédomine chez les personnes accueillies : afghane
  • Une quinzaine de personnes dans l’équipe de l’accueil de jour
  • 2 travailleurs sociaux pour l’accueil des demandeurs d’asile
  • 3 travailleurs sociaux pour l’accueil des réfugiés (1 pour l’aide à l’emploi, 1 pour l’aide au logement et 1 pour l’insertion sociale)

 

Que se passe-t-il dans l’accueil de jour ?

A l’accueil de jour, les personnes ont une réponse à leurs besoins de première nécessité : manger, se reposer, se laver, laver le linge, recharger les téléphones.

Les personnes arrivent le matin et font la queue devant le bâtiment en attendant qu’une place se libère, afin de ne jamais dépasser 90 personnes en simultané à l’intérieur. Des masques et du gel hydro-alcoolique leur sont distribués à l'entrée et un ticket leur est donné pour accéder à un petit déjeuner. Elles ont accès aux douches et déposent leur linge à la buanderie. Elles peuvent ensuite se reposer tout en chargeant les téléphones. Le midi, les personnes accueillies prennent également un repas chaud au réfectoire.

Selon qu’elles soient demandeuses d’asile ou réfugiées, les personnes bénéficient d’un accompagnement social différent.

Les demandeurs d’asile :

Tous les mercredis, des permanences d’informations leur sont proposées : le processus de la demande d’asile en France, la procédure Dublin etc. Ces permanences sont traduites en plusieurs langues par les traducteurs présents dans l’équipe sociale : français, anglais, dari (Afghanistan), pashto (Afghanistan, Iran), ourdou (Pakistan), farsi (Iran), selon les besoins du jour.

Les demandeurs d’asile rencontrent à l’accueil de jour un travailleur social qui examine leur situation, les conseille et les inscrit sur la liste d’attente pour les transferts vers les CAES.

Dans les CAES, les situations sont de nouveau examinées. Certaines personnes sont orientées vers les Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA), qui offrent un lieu d’accueil pour toute la durée de l’étude du dossier de demande du statut de réfugié. Cet accueil prévoit l’hébergement, le suivi administratif (accompagnement de la procédure de demande d’asile), le suivi social (accès aux soins, scolarisation des enfants, etc.) et une aide financière alimentaire.

Les demandeurs d’asile ne bénéficient pas de cours de français au même titre que les réfugiés, qui ont, eux, déjà obtenu leur statut. Aussi, des bénévoles assurent tout de même tous les jours des cours de français pour ces personnes, qui sont très demandeuses.

 

Les réfugiés :

Parce qu’ils ont obtenu ce statut, ils ont accès à plus de droits que les demandeurs d’asile, et bénéficient d’un accompagnement socio-professionnel global :

  • aide pour l’accès à l’emploi (partenariat avec des chantiers d’insertion…)
  • aide pour l’accès au logement
  • aide pour l’insertion sociale en France

Ils bénéficient de cours de français, dispensés au sein même de l’accueil de jour par l’association partenaire Atout Cours. L’objectif est de faciliter l’employabilité et l’insertion de ces réfugiés.

 

Les difficultés rencontrées par les travailleurs sociaux de l’accueil de jour

Les demandeurs d’asile viennent pour être transférés vers les CAES mais il n’y a actuellement que 24 places disponibles chaque semaine. La liste d’attente est donc très longue et le nombre de places d’hébergement disponibles très limité : plusieurs mois peuvent donc s’écouler avant la mise à l’abri.

Concernant les réfugiés, les travailleurs sociaux accompagnent une centaine de personnes de façon individuelle, mais de nouvelles personnes venant d’obtenir ce statut arrivent chaque jour. Ces personnes supplémentaires sont donc orientées vers des permanences collectives pour être accompagnées dans leurs démarches administratives et d’accès à l’emploi - malheureusement moins efficaces qu’un accompagnement individuel. Le système est saturé et l’accompagnement social en pâtit. 
Autre ressource pour les travailleurs sociaux : orienter les réfugiés vers les Permanences Sociales d’Accueil (PSA), qui ont pour objectif d’accueillir et d’accompagner les parisiens sans domicile fixe vers l’insertion. Ces dispositifs sont, malheureusement, également saturés - tout comme les dispositifs d'hébergement en Île-de-France tels que les CPH (Centres Provisoires d’Hébergement).

 

La continuité avec les Grands Voisins

L'animation de l’accueil de jour est réalisée via différents partenariats et de nombreux bénévoles porteurs d'activités, qui viennent compléter le travail d’accueil et d’accompagnement de l’association Aurore.

En savoir plus

 

Pour aller plus loin :

La continuité avec les Grands Voisins pour l'accueil de jour pour demandeurs d’asile et réfugiés

Fresque du travail social – Seynabou, coordinatrice sociale

Fresque du travail social – Mehdi, référent migrant

 

Financeurs : DRIHL (Direction Régionale et Interdépartementale de l'Hébergement et du Logement)

Partenaires : Barreau de Paris Solidarité, France Humanité, Les Ravitailleurs, Phénix…