FORMATION : QUALIOPI, LE VIRAGE INDISPENSABLE, A PRENDRE AVANT 2022
Les dispositifs d’insertion de formation ont vu le jour il y a une quarantaine d’année dans un contexte de crise économique. Ils ont depuis consolidé leurs places sur le marché de l’emploi et représentent aujourd’hui un passage nécessaire, parfois obligé, pour de nombreux demandeurs d’emploi, notamment les personnes non diplômées.
Nous avons interviewé les membres du comité de pilotage (COPIL) mis en place pour organiser la certification. Claudie Pailleret, directrice de la qualité de la prise en charge des personnes accueillies (dont la 2ème mission est aussi le respect de la conformité et de la règlementation), Isabelle Argaud, directrice d’activité et référente métier Formation, et Jean-Pierre Monier, Délégué métier à l’insertion professionnelle et à la formation, ont bien voulu répondre à nos questions.
On entend beaucoup parler de QUALIOPI, mais de quoi s’agit-il ?
JPM : C’est une certification qualité qui est issue de la réforme de la formation de 2018. Une exigence qui permet davantage de transparence envers nos publics accueillis, et de traçabilité dans nos pratiques. L’opportunité de mettre en forme ce qu’on fait déjà très bien !
I.A : C’est un des objectifs de la loi « Avenir professionnel », qui veut faire évoluer le monde de la formation professionnelle, notamment en capitalisant sur la qualité des actions de formation.
J’imagine que QUALIOPI répond à un manque, à un besoin. Lequel ?
CP : Jusqu’ici les organismes de formation échappaient aux obligations de qualité. C’est un besoin parce que c’est une sorte de contrôle sur l’argent distribué. C’est indispensable pour les financeurs, les partenaires, les stagiaires. Les formateurs doivent également montrer leur niveau de compétences.
I.A : Les démarches qualité existent depuis toujours mais ce n’était pas les mêmes exigences. Le ministère a voulu s’assurer du respect de la réglementation et mettre davantage de qualité dans les dispositifs de formation.
Quels services sont concernés par cette certification ?
JPM : Au total, ce sont 14 établissements qui sont concernés. Principalement les PEE et les EDI qui s’adressent à un public jeune de 16-25 ans, souvent déscolarisé, et pour lequel les actions conduisent à une remobilisation, à un développement des compétences relationnelles, mais aussi quelques dispositifs qui proposent des formations métiers comme Les plombiers du numérique, le Plateau technique restauration ou EGO qui a une activité de formation en addictologie.
Quand cela va-t-il intervenir ?
I.A : C’est en cours ! Depuis le mois de janvier nous travaillons dessus avec l’ensemble des équipes. L’audit, qui va pouvoir démontrer notre qualité, aura lieu les 17 et 18 mai par un tirage au sort de 3 sites à visiter.
CP : Le cabinet auditeur sélectionné rendra le rapport mi-juin. Et 3 options : soit nous obtenons la certification pour 3 ans, soit c’est ok avec une non-conformité à rectifier dans les 2 mois, soit nous sommes rejetés.
Que pouvez-vous nous dire aujourd’hui sur le déroulement de l’audit et sa préparation ?
JPM : Il y a eu un pré-audit le 1er mars avec des « points de vigilance ». De mi-janvier à fin-avril nous avons mis en place ce comité de pilotage qui réunit trois directeurs (ice) d’activité, la directrice qualité et moi-même. Nous avons également tenu une réunion mensuelle avec tous les chefs de services.
CP : J’ai bien observé depuis Janvier qu’il faut amorcer cette culture de process qualité, dans les services de formation.
I.A : C’est très intéressant et enrichissant, cela remet de la transversalité dans le travail. J’ai pu travailler avec les EDI, le Plateau technique restauration et bien d’autres dispositifs… Je suis contente de travailler avec les collègues, et de concert avec le siège.
Quels sont les principaux critères relevés par QUALIOPI ?
CP : Il y a 7 critères et 24 indicateurs, ce sont des critères qui balaient tous les domaines, aussi bien de la qualité de l’information à la qualité des formateurs, jusqu’aux locaux. Cela englobe tout le processus qualité.
Qu’est-ce que cela change pour AURORE, une certification oui, mais concrètement ?
I.A : Cela permet de faire le point sur ce qu’on fait bien, ce qu’on fait moins bien et peut-être même de ce qu’on ne fait pas ! Cela autorisera la pérennisation de l’activité. Si nous n’avons pas cette certification nous ne pouvons plus faire de formations.
C.P : QUALIOPI concerne nos services de formation d’insertion, et garantit quand même la sortie de la précarité pour des publics très fragiles.
Comment ce travail s’harmonise-t-il autour de vous 3 ?
I.A : C’est très agréable de travailler avec mes collègues. Nous nous saisissons chacun des questions « au fil de l’eau » quand elles sont posées, en fonction de nos compétences et de nos appétences. Jean Pierre est là pour coordonner tout ça, et avec les D.A on s’occupe de l’opérationnel en accompagnant les équipes dans l’élaboration et la mise en place des outils et process.
JPM : La certification QUALIOPI est bien sûr une exigence imposée par la loi que nous devons obtenir avant 2022, mais, dans les territoires d’Aurore, les responsables des services concernés en font un moment fort de mobilisation et d’échanges avec leurs équipes de salariés et d’intervenants externes. Au-delà des documents à actualiser, QUALIOPI nous conduit à donner une information plus complète encore à nos bénéficiaires et à revisiter en permanence nos modalités d’accompagnement.
QUALIOPI c’est l’affaire de tous !
En 2021, l’association Aurore compte 14 dispositifs de formation : le Pic réfugiés (Plan d’investissements dans les compétences), les Parcours entrée dans l’emploi (PEE), les EDI (Entreprises dynamiques d’insertion), l’EIJ Dynamo à Troyes (Espace Insertion Jeunes), les plombiers du numérique, le Plateau technique restauration mais aussi EGO qui dispense des formations en addictologie.