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L’association Aurore, 150 ans de solidarité

Un peu d'histoire - épisode 1

2021 : Aurore fête ses 150 ans ! Si l’âge est respectable, le dynamisme de l’association n’a pas faibli depuis 1871. Adaptation permanente aux évolutions de la précarité et de l’exclusion, expérimentation de dispositifs efficaces et de plus en plus ciblés, font partie des marqueurs d’Aurore. Son histoire reflète une page majeure de l’histoire sociale de la France depuis un siècle et demi. Premier épisode de l’histoire d’Aurore avec un retour sur le premier siècle : de la Société Générale pour le patronage des Libérés (SGPL) à Aurore.

De la création en 1871 à la première guerre mondiale

C’est le 25 novembre 1871 que Jules de Lamarque, chef de bureau au ministère de l’Intérieur, fonde à Paris la Société Générale pour le patronage des Libérés (SGPL) et en rédige les statuts.

1873 marque le début de l’insertion professionnelle chez Aurore. C’est la Grande Dépression, et Lamarque se rapproche des catégories socio-professionnelles susceptibles d’embaucher des libérés : notables, commerçants, chefs d’ateliers, cultivateurs…

Le 4 novembre 1875, la SGPL est reconnue d’utilité publique : elle peut recevoir libéralités et legs.

Le premier asile-atelier, mixte, ouvre en 1877 rue Rouelle, dans le 15ème arrondissement.

En 1879, le magistrat et homme politique René Bérenger est élu président de la SGPL. Il y restera jusqu’en 1911 et développera énormément l’activité.

  

Cette même année, la SGPL est définie comme une œuvre laïque par le conseil d’administration.

 

En 1881, un asile-atelier pour femmes ouvre rue de Lourmel, toujours dans le 15ème arrondissement.

Financé par l’éditeur Calman-Lévy, il permet aux résidentes de se former au métier du brochage des livres, puis de trouver du travail chez les éditeurs et imprimeurs parisiens

 

 page 3 du RA 1911

 

1890 voit l’ouverture d’un asile pour hommes au 33 rue des Cévennes, une nouvelle fois dans le 15ème arrondissement : c’est le futur CHRS Etoile du Matin.

 

 

 

 

 Etoile du matin, aujourd’hui

 

 

 

 

Jusqu’à la veille de la première Guerre mondiale, le nombre de personnes accompagnées par la SGPL ne cessera de croître, passant de 400 personnes en 1880 à près de 3 200 en 1913.

 

Des difficultés dues aux guerres mondiales

Les deux guerres mondiales vont frapper la société de plein fouet. Les subventions d’État diminuent, les hommes sont envoyés au front et les femmes dans les usines et les champs.

 

Dans les années 20, la Société est au bord de la faillite. Le centre pour femmes ferme et une partie de l’asile pour hommes est mise en location jusqu’en 1934.
Pendant la seconde Guerre Mondiale, la SGPL ferme ses portes et cesse son activité.

 

Début 1946, sous l’impulsion du contrôleur général de l’armée Albert Lévêque, le foyer de la rue des Cévennes rouvre ses portes, avec un (court) changement d’orientation : la SGPL devient une œuvre religieuse, sous l’égide de la communauté catholique la Légion de Marie.

Le 2 mars 1946, le foyer est consacré à la Vierge, sous le nom d’Étoile du Matin. Deux pères franciscains, aidés de nombreux bénévoles, en prennent la direction.

 

Les années 50 : un professionnalisme de plus en plus important

Dans les années 50, l’accueil et le travail avec les personnes se professionnalisent, face à la multiplication des problématiques rencontrées : alcoolisme très répandu, sans abrisme, troubles psychiatriques grandissants…

L’idée est de traiter les personnes dans la société, non de les isoler comme c’était le cas dans les asiles d’alors.

C’est la naissance de l’accompagnement médico-social de la future association Aurore.

Pierre Bap, l’un des bénévoles, est élu président en 1953. Il animera, transformera et développera l’œuvre pendant plus de 30 ans.

 

 1954 - 33 rue des cévennes

 

En 1955, un directeur laïc remplace les pères franciscains.

Les nouvelles lois octroient l’aide sociale en matière d’hébergement. Le foyer Etoile du Matin est agréé. C’est l’introduction du prix de journée.

En 1956, signe de la professionnalisation du secteur, la SGPL, avec Emmaüs, Le Secours Catholique, L’Amicale du Nid et L’Armée du Salut, fondent la FNARS.

A partir de 1959, la SGPL développe le médico-social. Les trois missions de l’association, Héberger – Soigner – Insérer se mettent en place.

A Etoile du Matin, un psychothérapeute est présent pour intervenir dès les premiers délits et éviter une rechute.

 

En 1965, un centre de post-cure psychiatrique « Aurore » est construit au 35 rue des Cévennes, sur le terrain contigu au foyer Etoile du Matin, pour répondre aux besoins des libérés de prison ayant des problèmes d’hygiène mentale. C’est le futur Foyer post-cure des Cévennes. Il comprend un hôpital de jour et un dispensaire d’hygiène mentale pour la population du quartier.

 Le Foyer des Cévennes aujourd’hui

1967 voit l’ouverture d’un deuxième centre de santé mentale au 5-7 impasse du Labrador : les Foyer post-cure et Hôpital de jour du Labrador.

Le Foyer Labrador aujourd'hui

 

Le 29 juillet 1967, par décret de Georges Pompidou, Premier ministre, la Société Générale pour le Patronage des Libérés devient l’« Association Aurore ».

 

Simone Veil, qui sera nommée Ministre de la Santé en 1974, en est la Secrétaire générale.

 Jean Chérioux, le président Monégier du Sorbier et Simone Veil, rue des Cévennes.