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Journée santé, social, justice : comment concilier les mesures judiciaires avec l'accompagnement social et médico-social ?

Conférence organisée par Aurore à la salle Pouponnière des Grands Voisins le jeudi 10 octobre à 9h30

L'association Aurore vous invite à participer à une journée d'échanges entre professionnels des milieux judiciaires, pénitentiaires et associatifs sur l'articulation possibles entre ces trois secteurs pour favoriser la réinsertion des personnes sous main de justice.

La France favorise la réinsertion des personnes, vraiment ? 

La loi de 2009 reconnaît la sanction, la réinsertion et la prévention de la récidive au titre des missions de la prison.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la délinquance est stable. Pourtant, la France encellule toujours plus ; au 1er avril 2019, la France détenait un triste record d’enfermement : 71 828 personnes sont détenues dans les prisons françaises pour 61 105 places opérationnelles. 

L’incarcération favorise la rupture des liens sociaux et familiaux, les troubles ou fragilités psychiques et les problèmes d’addiction,  qui concernent 8 détenus sur 10 et sont souvent aggravés par les conditions de détention : isolement affectif, promiscuité, hygiène défaillante, inactivité, violence et tensions, etc.

Les aménagements de peine comme la libération conditionnelle, qui permettent un retour progressif et accompagné des personnes détenues à la vie extérieure, sont largement sous-utilisés. Ainsi, 80% des prisonniers sortent sans accompagnement (en « sortie sèche »), alors même que des études ont montré que les risques de récidive étaient, pour eux, beaucoup plus élevés que si leur peine était aménagée (63% sont recondamnés dans les cinq ans, contre 45% autrement).

L'association Aurore acteur de la réinsertion sociale des personnes sous main de justice : peut-on faire plus ? 

L’association Aurore, créée en 1871, avait pour but de procurer du travail aux libérés et leur accorder une assistance matérielle sous forme de bons pour le logement et les repas. Depuis près de 150 ans l’association Aurore accompagne et héberge des personnes sortantes de détention. Cependant, certains de nos établissements pourraient proposer des places à des personnes sortantes de détention ou bénéficiant d'aménagements de peine mais ne le font pas par manque d'informations ou par manque de moyens humains et matériels. D'autres services accueillent, sans le savoir, des personnes qui ont été confrontées à un passé carcéral et n'ont pas nécessairement les "clés" face à certaines de leurs réactions. 

La journée santé, social, justice : favoriser les échanges entre le milieu judiciaire, pénitentiaire et associatif

Cette journée se propose donc d'être une première amorce à un travail de réflexion et d'échanges de bonnes pratiques entre professionnels. 

Nous aborderons ainsi trois grandes problématiques, avec des magistrats, conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation et travailleurs sociaux : 

  • Quelles interfaces entre les milieux judiciaires, pénitentiaires et associatifs pour travailler ensemble à la réinsertion des personnes sous main de Justice ? 

La participation à la mise en oeuvre d'aménagements de peine, d'une peine exécutée en milieu ouvert et d'alternatives à la détention favorise la construction de la réinsertion. Si le temps judiciaire n'est pas celui du social, le temps de la réinsertion n'est pas non plus cantonné à celui du pénal. L'accompagnement social des personnes sortantes de détention ou placées sous main de justice exige de tenir compte de difficultés particulières tels que le choc de la libération, des conséquences de l'enfermement, de problèmes multiples sur le plan social et des obligations judiciaires. Ces dernières, inscrites dans un projet global, peuvent être un levier favorisant la sortie de la délinquance si chaque intervenant (le social, le judiciaire et le médical) est un inscrit dans un travail partenarial. 

  • Comment l'expérience carcérale impacte les manières d'héberger et d'accompagner les personnes sortantes de prison et/ou sous main de Justice ? 

Les impacts psychiques et sociaux du vécu carcéral, la vulnérabilité au sortir de la prison et les contraintes liées aux aménagements de peine justifient une approche spécifique de l’hébergement de ce public. Interroger la transition entre vie carcérale et vie ordinaire sous l’angle de l’hébergement social englobe plusieurs dimensions qui sont en tension, parfois jusqu’au paradoxe.

  • Quelles articulations sont possibles entre les différents secteurs pour accompagner dans les soins les personnes sous main de Justice ? 

Nombre de personnes sous main de justice nécessitent des soins somatiques, psychiatriques, addictologiques, parfois incompatibles avec la détention. Certaines sont par ailleurs soumises à des obligations de soins, dans une perspective de prévention/réduction des risques de récidive. Ces situations sont toujours particulières, mettent en jeu de nombreux acteurs, et interrogent au plus près les articulations entre les professionnels de la santé, de la justice, de l’administration pénitentiaire, ainsi que leurs modalités de communication. 

 

Informations pratiques : 

  • Jeudi 10 Octobre de 9h à 17h 
  • Salle Pouponnière des Grands Voisins - 74 Avenue Denfert Rochereau 75014 Paris

Inscription obligatoire :  https://urlz.fr/aBtL 

 

Programme 

 

Mots clefs associés : Prison    Santé    social    médico-social    justice