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Mathilde, traductrice bénévole

​Au sein du gymnase Marie Paradis dans le 10ème arrondissement, des réfugiés ukrainiens en transit sont accueillis pour la nuit. De nombreux bénévoles se sont manifestés et notamment des traducteurs. C’est le cas de Mathilde Mallet, étudiante en relations internationales et russophone.

Comment as-tu eu connaissance des besoins de traducteurs bénévoles chez Aurore ?

C’est une amie qui est bénévole chez Aurore qui a reçu le mail de mobilisation. Comme j’étudie le russe depuis plusieurs années, elle m’a transmis l’information. Avant de m’engager, j’ai demandé à en savoir plus sur la mission car je ne pratique pas le russe de manière professionnelle. Hubert Penicaud m’a dit qu’il s’agissait plutôt d’accueillir et renseigner les personnes en transit. Cela me semblait être à ma portée.

 

Qu’est-ce qui t’a motivé à t’engager sur cette cause ?

Je suis très intéressée par les pays de l’est. Je suis étudiante en développement et relations internationales. J’ai habité dans un pays russophone et étudie le russe depuis 6/7 ans. J’ai également fait un service civique au Kosovo avec des enfants Roms. Alors quand le conflit a éclaté, je voulais me rendre utile. Surtout que je savais que ma pratique linguistique pouvait servir. 

 

Quelle est ta mission bénévole en lien avec le Gymnase Marie Paradis ?

Mon rôle, étant russophone, est d’aller chercher les personnes qui arrivent à Gare de l’Est. Elles ont souvent 4 à 5 jours de voyage derrière elles, elles sont épuisées et ont besoin que ce soit simple. Je leur explique, les rassure et les emmène jusqu’au gymnase. 

J’aide à l’enregistrement de ces personnes et sur leur destination. En effet, ce sont des gens en transit donc il n’y a pas d’autres démarches à accomplir à ce niveau. Je renseigne les gens sur les repas, les douches, répond à leurs questions, leurs besoins. Je les écoute aussi car certains ont besoin de parler. Et je les raccompagne à la gare s’ils ont un train à prendre pour ailleurs.

Il m’arrive également de jouer avec les enfants mais je ne parle pas ukrainien donc j’ai du mal à les comprendre, même si progressivement j’apprends quelques mots. J’aide aussi l’équipe sur le tri des dons.

Je viens 3 à 4 fois par semaine. La première semaine, je suis venue plus souvent mais je me suis vite rendue compte que ça ne serait pas soutenable dans le temps. Donc je viens régulièrement mais pas trop pour pouvoir aider le plus longtemps possible si le conflit dure. 

 

Comment vis-tu ce bénévolat ?

Quand je suis venue la première fois, j’ai eu les larmes aux yeux. Mais je me suis très vite ressaisie en me disant que je n’étais pas là pour m’émouvoir de la situation de ces gens mais pour les aider. Et puis, quand j’étais au Kosovo, j’ai vécu des situations très difficiles donc je savais à quoi m’attendre.

Ce que je constate de cette expérience, c’est que les gens sont courageux et inspirants, que l’équipe sociale est très intéressante et que je découvre Aurore. Cela me permet aussi de pratiquer mon russe et j’en suis contente.

Il y a aussi des petites histoires mignonnes car, malgré le conflit et la fuite de chez eux, certains voient les choses du bon côté. Une dame a, par exemple, profité d’être de passage à Paris pour aller visiter la Tour Eiffel. Une petite fille ne voulait plus quitter le gymnase parce qu’il s’était fait un super copain et qu’il voulait rester avec lui…