
Portes ouvertes des ACT d'Aurore
25 ans d'action auprès des personnes atteintes de maladies chroniques
« Bonjour, je suis Marie des Appartements de coordination thérapeutiques « Bords de l’Oise ». En quoi puis-je vous aider ? »
C’est à un exercice astucieux que s’est livrée l’équipe des Appartements de coordination thérapeutique (ACT) d’Aurore à Osny pour la journée portes ouvertes du dispositif : embaucher une troupe de comédiens pour expliquer concrètement, et à l'aide de scénettes, les missions quotidiennes de chaque salarié, de la responsable de l’accueil à l’équipe soignante en passant par les travailleurs sociaux. Chaque simulation de situation était suivie d’échanges entre les professionnels incarnés et le public, nombreux et composé de partenaires associatifs ou institutionnels et de collègues d’Aurore. L'occasion de rendre intelligible l’étendue des actions des ACT, dans un cadre convivial et participatif.
Ouvert il y a 25 ans, en pleine épidémie du SIDA, ce dispositif médico-social d’Aurore permet d’héberger des personnes atteintes de pathologies lourdes ou chroniques, avec un accompagnement global et individualisé à la clé. « La porte d’entrée, c’est la santé. Les personnes que nous suivons connaissent une situation de grande précarité alors que leur maladie nécessite un suivi médical, psychologique, social... Chose qui ne serait pas possible sans le logement que nous leur proposons. » explique Patricia, l’une des 4 travailleurs sociaux des Appartements. Et au médecin de poursuivre : « Le public des ACT est principalement composé de personnes porteuses du VIH, avec également des cas de diabètes, de cancer ou d’hépatites. A noter qu’environ 40% des personnes admises présentent une co-morbidité. » Il peut s’agir d’adultes isolés mais également de familles, généralement monoparentales, où parfois l’enfant nécessite aussi cette prise en charge.
Pour autant, la vocation du dispositif n’est pas de soigner, mais bien d’accompagner les résidents vers l’autonomie nécessaire aux soins. « Il n’y a pas de soins directs au patient. » confirme Jessica, infirmière. « Notre action réside davantage en de l’accompagnement vers le soin : ouverture de droits, coordination des différents partenaires médico-sociaux autour de la personne, observation de son rapport au traitement… Le but étant que le résident, à la sortie, soit suffisamment autonome dans son accès aux soins. »
« La porte d’entrée, c’est la santé. Les personnes que nous suivons connaissent une situation de grande précarité alors que leur maladie nécessite un suivi médical, psychologique, social... Chose qui ne serait pas possible sans le logement que nous leur proposons. »
A son arrivée, chaque personne intègre un appartement partagé de 2 ou 3 places (2 logements individuels viennent compléter le dispositif). « Les ACT ne dépendant pas du SIAO, il est très compliqué de capter des logements individuels. La cohabitation nous permet donc d’accompagner un plus grand nombre de personnes. » explique Gilles Walquenart, Directeur des activités d’Aurore dans le Val d’Oise. « Elle pose de vraies questions que l’on accompagne au quotidien avec un grand travail de médiation et d’accompagnement dans le logement. » Un certain nombre de résidents sont en situation d’emploi. Pour ceux-là, le dispositif prévoit une participation financière à hauteur de 12,5% des revenus, tandis que les personnes sans ressource versent 1€ symbolique, toujours dans l’idée de rendre les personnes le plus actrices possible de leur stabilisation.
Dès le premier mois dans le dispositif, la personne définit son projet personnalisé avec l’aide de ses référents. L’avancée de celui-ci sera discutée lors d’entretiens individuels et des réunions de référents organisées tous les 6 mois avec la personne accueillie, dans les bureaux ou au sein du logement. « Nous passons beaucoup de temps sur le terrain, aux domiciles des personnes. » explique l’une des deux Aides à la vie quotidienne. « Les locataires sont parfois pudiques quant à leurs difficultés, état de santé mental ou physique… Mais cette proximité les aide à se confier à nous, qui veillons ensuite à ce que toute l’équipe soit bien au fait de chaque situation et besoin. »
L’équipe des ACT propose, dans la continuité de cet accompagnement global et individualisé, des moments de rassemblements conviviaux entre résidents. Des ateliers ou activités diverses qui luttent contre l’isolement auquel peuvent être confrontés les locataires, tout en permettant à ceux-ci de renforcer leurs compétences utiles à une plus grande autonomie (savoir habiter, gestion du budget, accès aux soins etc…), mais aussi de mieux cerner les réflexes de prévention, grâce notamment aux atelier éducatifs (APE) organisés par l’équipe médicale.
Tout est fait pour aider la personne à stabiliser sa situation sociale et médicale et faire en sorte qu’elle soit en mesure d’accéder à l’autonomie. Un travail qui peut prendre du temps, compte tenu de la saturation du parc social notamment. « Nous accompagnons chaque personne vers le relogement et au-delà » explique Gilles Walquenart. « Quand les personnes sortent des Appartements , au terme d'un séjour moyen de 2 ans et demi, pour accéder à un logement ou à une solution intermédiaire type pension de famille, nous veillons à poursuivre notre accompagnement pendant 3 mois, afin de d'éviter rupture de soin ».
Les ACT en quelques chiffres :
- Une équipe pluri-disciplinaire au service d'un accompagnement global : 1 chef de service, 1 médecin, 2 infirmières, 2 psychologues, 4 travailleurs sociaux, 1 aide médico-psychologique, 1 auxiliaire de vie et 1 secrétaire.
- 40 places en hébergement temporaire mais sans limitation de durée
- En 2017, 7 personnes sont sorties du dispositif, dont 5 ont pu obtenir un logement.