Face aux difficultés des Biffins l’Association Aurore se réorganise !

Plus de revenus pour les biffins

Ce marché solidaire, situé aux portes de Saint-Ouen, permet aux Biffins de vendre des produits recyclés et revalorisés leur offrant un moyen de subvenir à leurs besoins. Cet espace, intégré dans la vie de quartier, est aussi un lieu de rencontre et de reconnaissance sociale pour chacun d’entre eux. Les adhérents du Carré des biffins ont également la possibilité d’aborder, avec les professionnels de l’association, les problématiques de logement, de santé, de droits et de formation qu’ils rencontrent.

Aujourd’hui et déjà depuis deux mois, le temps semble s’être suspendu pour les biffins, dont le cœur de l’activité est la récupération et la revente d’objets jetés. En outre leur lieu de vente est fermé jusqu’à nouvel ordre. Les situations des personnes, déjà fragiles, se sont donc d’autant plus précarisées en l’absence de revenus.

La faim commence à se faire sentir pour les personnes accueillies !

Dans un premier temps, la priorité pour les travailleurs sociaux du Carré des Biffins a été de sécuriser rapidement les personnes atteintes de pathologies, sans hébergement ou âgées. Parallèlement, l’équipe s’est attachée à maintenir le contact avec l’ensemble des adhérents. L’objectif était de conserver le lien malgré la distance et de continuer le travail social amorcé sans perdre d’informations : accès aux droits, accompagnement à la parentalité, mise à l’abri, maintien dans le logement ou l’hébergement, santé, violences conjugales…

Aujourd’hui, l’équipe constate que leur grande priorité concerne l’accès aux denrées alimentaires. Malgré le maillage associatif et l’aide de la ville de Paris pour fournir une aide alimentaire aux personnes les plus précaires, certains des adhérents du Carré des Biffins n’ont pas toujours la possibilité d’y accéder ou ce n’est pas suffisant pour l’ensemble de la famille. 

Comment accéder à l’aide alimentaire quand on ne peut pas se déplacer ?

La difficulté des déplacements est également un frein pour les biffins qui n’ont plus de revenus leur permettant de subvenir aux besoins alimentaires de leurs familles :

« Beaucoup de nos bénéficiaires sont très stressés de devoir se déplacer jusqu’aux points de distribution alimentaire. Pour certains, la peur d’attraper le virus alors qu’ils ont une maladie chronique grave ou un état de santé très dégradé prend le dessus sur la faim. Et ceux qui sont en situation administrative complexe préfèrent se priver de repas plutôt que de prendre des risques supplémentaires en sortant. » témoigne Clémence Lisembard, cheffe de service du Carré des Biffins.

En plus des difficultés liées aux déplacements, l’inégalité des territoires est aussi soulevée par les professionnels de ce dispositif. Cette réalité n’est pas nouvelle mais elle semble s’amplifier en ces temps de crise sanitaire. Certaines personnes accompagnées vivent en banlieue et n’arrivent pas à accéder à une aide alimentaire. Le déplacement quotidien en direction de Paris pour recevoir un repas par jour est proscrit. Les centres sociaux et associations des plus petites villes sont en services réduits et les structures d’accueil tenues exclusivement par des bénévoles ont dû fermer.

La solidarité entre les services d’Aurore a encore frappé !

Face aux différents constats observés, l’équipe a sollicité la solidarité interne de l’association. La réponse ne s’est pas faite attendre. L’ensemble des services a répondu à l’appel. Les professionnels ont ainsi orienté les biffins vers des structures voisines de l’association pour recevoir un repas ou pour récupérer un colis de denrées alimentaires.  

Le Centre d’Hébergement d’Urgence Cœur de Femmes a répondu présent immédiatement. Les professionnels et personnes hébergées ont préparé un colis très spécial pour Madame N. en apprenant que ses jumelles allaient célébrer leurs 10 ans. Grâce à la générosité du centre, Madame N. a pu leur préparer un repas de fête et leur offrir de délicieux chocolats !