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Le Conseil de la Vie Sociale transversal réuni en visioconférence

Des témoignages et échanges essentiels

Le 23 avril dernier a marqué un tournant dans l’histoire de la participation des personnes accueillies à Aurore. Pour la première fois, le Conseil de la Vie Sociale transversal (CVST) s’est réuni à distance en visioconférence, afin d’échanger et de revenir collectivement sur la période actuelle et la façon dont elle est envisagée dans les services de l’association.

A période exceptionnelle, CVS transversal exceptionnel

« Il est important de prendre le temps de parler de cette situation très particulière », c’est ainsi que Florian Guyot, directeur général de l’association Aurore a ouvert le Conseil de la Vie Sociale Transversal qui s’est tenu jeudi 23 avril dernier dans des conditions inhabituelles. En effet, les représentants des personnes accueillies, les salariés et administrateurs participant à ce CVST ont échangé à distance les uns des autres, en visioconférence.

« Nous sommes obligés de nous parler par des voies innovantes » commentait Fatima Ethaka, présidente du CVST.

Malgré les difficultés apparentes, la tenue de ce CVST était importante pour assurer l’une des missions de l’association : la participation des personnes accueillies à la vie d’Aurore. En cette période de crise, il semblait d’autant plus nécessaire de faire remonter le témoignage du quotidien dans les services durant la crise, mais aussi de discuter de ce qui a été mis en place jusqu’ici et de ce qu’il reste à créer pour l’après. 

Afin de rendre possible cette réunion exceptionnelle, le service de la vie associative a pu compter sur la réactivité des équipes des services, qui ont mis à disposition du matériel informatique aux représentants non équipés. Au CHRS Saint-Julien-des-Villas et à la Pension de Famille de Troyes, les professionnels ont même proposé à plusieurs résidents d’assister à la réunion avec les élus, grâce à une retransmission avec des rétroprojecteurs.

Ces circonstances particulières pour un CVST auront toutefois permis de réunir des représentants de services franciliens et hors Ile-de-France, chose souvent compliquée en temps normal. Ainsi, en plus des deux services de la région auboise déjà cités, un élu de la Communauté Thérapeutique de Brantôme s’est joint à l’assemblée.

Les élus témoignent de leurs expériences du confinement

Le CVST permet de faire entendre les questions et remarques des personnes accueillies dans les services, d’en débattre ensemble, d’en parler avec les professionnels en présence. Il est un lieu de collaboration et d’échanges, notamment pour les élus entre eux.

Le CVST du 23 avril dernier n’a pas échappé à la règle : il avait pour objectif de faire entendre les témoignages des élus sur la vie en confinement dans leurs services respectifs. Et comme souvent, des expériences se croisent. C’est le cas par exemple de la Communauté Thérapeutique de Brantôme, du CHRS Saint-Julien-des-Villas et du CHU Château d’Arcy, qui situés assez en retrait des villes, ont l’impression de vivre la situation de « loin », tout en restant solidaires avec leurs proches à l’extérieur mais également entre eux au sein des services. En effet, le représentant de la Communauté Thérapeutique de Brantôme indique que le cours du soin ne s’est pas interrompu, et que les anciens sont toujours présents pour soutenir les nouveaux. Ailleurs, Annick, représentante du CHRS, raconte qu’elle a vu éclore de nombreux mouvements d’entraide ces dernières semaines. Une activité de confection de masques a notamment été lancée.

D’autres élus ont souligné ces initiatives « innovantes » nées durant cette période, pour aider chacun et chacune à la traverser au mieux. Au CHU Château d’Arcy par exemple, les résidents se retrouvent, en respectant les consignes sanitaires de distanciation, pour chanter et se conter des histoires de leurs pays respectifs, une occasion de se redécouvrir autrement.

Les représentants des SAVS 13 et 15 ont salué l’effort d’adaptation des professionnels du service, qui leur proposent de façon hebdomadaire des réunions en visioconférence ainsi qu’un certain nombre d’ateliers créatifs à distance. La continuité des missions des services malgré la situation est également soulignée par divers élus, notamment ceux de la Communauté Thérapeutique d’Aubervilliers, où les résidents peuvent suivre chaque semaine leurs groupes de paroles habituels grâce à la présence des professionnels.

Enfin, cet échange permet aussi des témoignages plus personnels, des ressentis globaux sur la situation : si certains tendent à voir le confinement comme une opportunité de faire le point sur soi et de se confronter à certaines choses enfouies, d’autres vivent avec plus de mal cet isolement et la coupure avec toute activité extérieure. Certains élus ont donc échangé des idées d’activités et de solutions pour faire face à ces pensées négatives.

Préparer l’après

« Et le déconfinement, comment cela va se passer selon vous ? » demande Maurice Mallet, administrateur, à l’assemblée présente.

D’après les retours des élus, ce basculement dans « l’après », à partir de la levée du confinement, réunit des craintes bien légitimes. Même s’il est synonyme de retour à une certaine indépendance et liberté, l’inconnu de cette situation peut faire peur.

Les représentants de la Communauté Thérapeutique d’Aubervilliers par exemple signalent que cette crainte chez les résidents est en partie liée à la localisation de la CT dans le département de la Seine-Saint-Denis, le plus touché de France. Pour d’autres, c’est l’inconnu et l’impossibilité de se projeter concrètement qui semble faire peur, mais aussi la crainte de ne pas avoir toutes les informations sur la situation, « une crainte légitime, cette peur de ne pas avoir la vérité, mais c’est la seule sur laquelle on ne peut rien faire » comme le rappelle Maurice Mallet.

Face à ces témoignages, Florian Guyot réaffirme la présence des professionnels de l’association aux côtés de tous, pour accompagner au mieux cette période. Par le renforcement des consignes liées aux gestes barrières en premier lieu, qui deviendront plus essentiels que jamais en période de déconfinement.

Mais également en étant transparents sur le travail effectué pour envisager cet après. En effet, les détails des consignes gouvernementales liées au déconfinement n’étant pas connues lors de la tenue de ce CVST le 23 avril dernier, Aurore ne peut que réaffirmer que les équipes travaillent à la mise en place d’un plan de déconfinement. Maurice Mallet et Florian Guyot ont rappelé aux élus présents que « notre engagement est de tout faire pour maintenir la sécurité des uns et des autres. On dit ce qu’on sait et on dit ce qu’on ne sait pas à l’heure actuelle. », avant que Florian Guyot ne conclut :

« Nous avons tous hâte de nous voir pour de vrai. Je ne sais vous dire quand cela sera, mais nous nous verrons. A bientôt ».

Le Conseil de la vie sociale transversal d’Aurore 

Nées de cette volonté de ne pas faire « à la place » mais « avec », et confirmées par la loi du 2 janvier 2002, les instances de représentation des personnes accueillies sont un point essentiel de la politique d'accompagnement de l’association. 

Outre les Conseils de Vie Sociale ou instances analogues qui existent dans chacun des services Aurore afin de permettre aux usagers d'un dispositif de débattre et faire circuler les information et requêtes sur le fonctionnement quotidien du servie, l'association a mis en place le Conseil de Vie Sociale Transversal (CVST). Cette instance représentative est un véritable espace de rencontre et d'échange entre les représentants de chaque service. L'une des tâches qui incombe au Conseil transversal : procéder chaque année à l'élection d'un président et vice-président des personnes accueillies, qui iront représenter celles-ci au Conseil d'administration d'Aurore.