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©Axel Dahl

Susie Longbottom, counsellor, cheffe de service, formatrice.

« J’attends ma petite Susie qui arrive par le Boeing de 15h33 tout droit du Minnesota » (J. Higelin)

Des beaux-arts à l’addictologie

Susie est australienne, elle a 57 ans, grande blonde les yeux très bleus, Susie vous regarde vraiment, de ces regards qui ne lâchent pas, impossible d’y échapper ! Nous l’aurions bien imaginée sur une plage de sable blanc près de Sydney une planche de surf sous le bras, courant défier les vagues, mais Susie a choisi une autre voie il y a longtemps déjà…
A 22 ans elle obtient le diplôme des Beaux-Arts d’Adelaïde sa ville natale, puis à 28 ans à travers ses activités créatives, Susie rencontre le cirque français Archaos bien connu dans les années 1980-90. Elle travaille avec Archaos de trapèze en cracheurs de feu, contexte qui lui offre une vie de groupe et de voyages, ce qu’elle affectionne particulièrement « j’ai accepté de travailler avec eux quelques mois qui se sont transformés en 4 ans ».

Sans cesse en mouvement le cirque atterrit finalement en France en 1991, au fil de ses rencontres Parisiennes, elle croise la route de Kate Barry la fille de Jane Birkin. Cette dernière, à la sortie d’un parcours de soins personnels, a le projet de créer un premier centre de traitement de type « rehab » anglo-saxon « modèle Minnesota » en Picardie ! Susie et quelques autres sont intéressés par ce projet qui allait mettre le counselling au centre de la thérapie : « J’aimais cette proposition d’amener les gens vers l’abstinence » explique Susie.

Après une formation dispensée par une américaine du Minnesota la petite bande ouvre non sans mal en avril 1994 le Centre APTE qui deviendra quinze ans plus tard un service Aurore le CSAPA « La Maison de Kate ».

Le counselling de Bucy le long à Aubervilliers, de la campagne à la ville

Le counselling est un type de relation d’aide pratiqué en groupe ou en individuel, il s’agit d’une thérapie brève et intensive qui se focalise sur le problème et ses solutions : comment va-t-on résoudre ce problème et non pas d’où vient-il ; la proposition d’abstinence des produits qui y est associée permet de faire émerger chez l’usager le désir de changer, l’abstinence est un moyen, pas un but. « Le counselling met le lien au centre, et l’addiction est une manifestation d’un problème de lien, Il est de toute façon nécessaire d’avoir un panel de possibilités pour accompagner la dépendance, de la RDR à l’abstinence » selon elle.

En 1994, Susie Longbottom devenue picarde, reste à ce poste de Counsellor quatre années avant d’accepter celui de Cheffe de service Éducatif, poste qu’elle occupera jusqu’en 2012. Parallèlement à cela elle participe à la conception et à l’écriture du Projet de la Communauté Thérapeutique d’Aubervilliers, alors que le Projet est inauguré le 19 Mars 2012, elle quitte tout naturellement Bucy-le-Long pour Aubervilliers. Cette communauté thérapeutique est l’une des 11 existantes en France, mais elle a la particularité d’être urbaine « Il s’agit d’une approche collective, c’est la communauté qui est thérapeutique, ce travail est porteur d’espoir » dit-elle.

Un engagement à toute épreuve

Cela fait plus de 25 ans que Susie accompagne des personnes dépendantes à l’alcool, aux médicaments et à la drogue, elle reste une magicienne de l’animation des groupes de thérapie, et donne envie de surfer sur les projets  de la thérapie familiale (systemie), à la prévention en entreprises, en passant par l’élaboration et la dispense des formations de quelques générations de counsellors, Susie Longbottom se démène depuis longtemps pour que se déploie le counselling en France, et il est peut-être en passe d’être enfin reconnu. Son parcours fut parfois parsemé d’embuches et de désillusions mais elle y croit, le counseling en addiction c’est son dada, son cheval de bataille, il est au centre de ses préoccupations professionnelles, encore et toujours, quand d’autres s’essoufflent, elle est toujours là, compétente, constante, chez elle, c’est incarné !

Lara Gaignault, rédactrice à Aurore

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