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Un hébergement de qualité pour se reconstruire

Centre d'hébergement d'urgence Lorraine

Tous, salariés et personnes accueillies, sont unanimes : le centre d’hébergement d'urgence (CHU) Lorraine est un habitat de qualité qui permet de se relever, faire face aux périodes difficiles d’attente et de droits parfois en suspens. Ils nous racontent la vie dans ce service et comment le confinement a été géré.

 

Un hébergement pour les familles

Le CHU lorraine accueille 9 familles dont 2 monoparentales, en tout 55 personnes. Ce service a la particularité de compter plus d’enfants que d’adultes car les familles comptent entre 3 et 6 enfants chacune. Cela rend cette structure particulièrement attachante. D’ailleurs, Zalihata ALI et Sadio CAMARA, agents hôteliers, nous expliquent de concert « les personnes du CHU c’est comme des personnes de la famille, tous les jours, on se dit bonjour, on prend des nouvelles des uns et des autres. Nous sommes le premier contact et nous organisons le ménage, les repas, les distributions, etc. pour que tout se passe bien. Les enfants viennent souvent jouer en bas. »

Le principe est assez proche d’une pension de famille : chaque famille dispose d’un appartement et les lieux collectifs permettent simplement la distribution des repas ou des informations. Ils comprennent également les bureaux où se déroulent les entretiens pour l’accompagnement. Hamed a connu un parcours d’exil difficile avec sa famille, deux de ses enfants ont dû rester en Côte d’Ivoire. Il a connu plusieurs hôtels et de centres d’hébergement avant d’avoir rejoint ce service. « C’est un privilège, ce lieu permet d’être stable et c’est une forme d’intégration. Être ici permet d’envisager la suite, être autonome, chercher un travail, avoir un appartement. » Il tient aussi à remercier l’équipe, qui l’accompagne dans ses démarches administratives. « L’une des premières missions du service est l’accompagnement global des familles, cela signifie que la situation dans son ensemble est prise en compte : l’accès ou le maintien des droits, les démarches administratives, la scolarisation des enfants, l’orientation vers l’insertion professionnelle, etc. L’objectif à terme est d’orienter les familles vers des structures d’hébergement ou logement adaptés » explique Perrine RESID, assistante sociale.

L’équipe comprend 4 agents hôteliers, 2 veilleurs de nuit, 1 assistante sociale et 1 chef de service.

Ce service bénéficie du soutien de la mairie du 19ème et ICF la Sablière.

Nassima est arrivée en France avec ses enfants car l’un d’entre eux devait être hospitalisé à l’Hôpital Necker. Après plusieurs hôtels et structures collectives, elle explique que ce qui manquait le plus dans les structures collectives c’est « l’intimité de la famille, par exemple, pouvoir prendre un repas seulement avec ses enfants et son mari ». Elle confie pudiquement « dans un appartement comme celui-ci nous oublions un peu que nous sommes dans une situation différente et pour les enfants, c’est une vie normale ».

 

Le confinement pris très au sérieux.

Après une première phase d’inquiétude « les familles se sont responsabilisées très vite et respectaient rigoureusement les mesures barrières » indique Perrine RESID, « certaines familles ne sortaient pas du tout car elles craignaient les contrôles d’identité en raison de leurs problèmes de papiers ou de ce qu’elles avaient pu vivre auparavant, elles étaient aussi inquiètes sur les fermetures des organismes qui gèrent leurs dossiers et le décalage que cela pouvait entrainer. » Ä l’intérieur du centre, le port du masque est obligatoire et certaines tâches ont été adaptées pour créer le moins de contact possible. Par exemple, la distribution des repas se fait en une fois le midi et celle des produits d’entretien, une fois par mois. Des affichages spécifiques ont été faits, et beaucoup d’échanges pour expliquer la situation, surtout au début du confinement.

« L’équipe a été très présente et très pédagogue, je suis très fier du travail qu’ils ont accompli avec une véritable conscience professionnelle pour faire face à cette situation », complète Hamady M’BODJ, chef de service du CHU Lorraine.

Le prochain objectif majeur est la mise en place de chèques de services pour les familles, ce qui leur permettra d’être plus autonomes dans la gestion du budget qui leur sera alloué.

Pendant le confinement, la scolarité des enfants a pu se poursuivre en lien avec les écoles. Bien sûr, ils ont repris le chemin de l’école avec plaisir dès la fin du confinement et ils étaient heureux de retrouver également le centre de loisirs J2P tout proche où tous les enfants sont inscrits pour les activités périscolaires. Deux familles vont aussi avoir la chance de partir en séjour sur une base de Loisirs grâce aux Tickets Loisirs de la Région ïle de France, les enfants attendent ces premières vacances avec impatience.

Le CHU Lorraine ou la preuve, s’il en fallait, qu’un habitat de qualité protège les personnes et leur permet d’envisager un avenir ?