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ViensJeTemmène, 6 femmes en grande précarité ont pu voyager

un partenariat LaFêteDesVoisines et Aurore

L’association LaFêteDesVoisines a permis à 6 femmes parisiennes en grande précarité, dont 4 sans hébergement, de vivre un séjour vacances « bien-être ». Le début d'une nouvelle histoire...
Depuis 3 ans, LaFêteDesVoisines suit un groupe de 80 femmes dans le cadre d’une convention signée avec la Halte Femmes (Paris 12). Ainsi, elle mobilise des professionnels qui prodiguent, bénévolement, différents soins (ostéos, kinés, masseurs, pédicures…) aux femmes présentes. En 2019, 424 soins ont ainsi été prodigués à nos voisines de rue grâce à la réouverture de la Halte un samedi matin par mois.

Cette fois, il s’agit d’un séjour vacances, intitulé #ViensJeTemmène, qui était le prolongement de notre action. Il avait pour but de soigner les douleurs, redonner confiance et estime de soi à nos amies. Toutes ont été reçues par Sabrina et Laurent, propriétaires du village de toile et de roulottes, « L’Heureux hasard », et de la structure « Les Ânes de Madame » dans le Loir-et-Cher. En période de COVID19, ce site aéré présentait toutes les garanties sanitaires nécessaires au bon déroulement du séjour. De plus, ce type d’hébergement intermédiaire paraissait plus rassurant pour des femmes évoluant dans la rue.

Sur place, de très nombreux intervenants se sont mobilisés bénévolement pour entourer nos voisines de rue : masseuse, sophrologue, maquilleuse, coiffeuse mais aussi producteurs de spécialités locales (fromage, yaourts, fraises, miel, croissants…). Parmi les activités proposées, les femmes de la Halte ont été conviées à effectuer une randonnée avec des ânes en forêt, elles ont également été invitées à participer à un sentier pieds-nus (proposé par la structure Loisirs Loire Valley) axé sur la réflexologie. Elles ont aussi pu bénéficier d’une visite VIP au Domaine de Chaumont-sur-Loire effectuée par la directrice des lieux, Chantal Colleu-Dumont.

Que retenir de ces 4 jours ? En l’espace d’à peine 12 heures, leurs physionomies ont changé : des visages moins crispés, des regards moins craintifs, des silhouettes qui se redressent. Au deuxième jour, à l’occasion d’une sortie avec les ânes, la parole s’est libérée, elles ont raconté leur passé, leur histoire… Très vite le courant s’est établi entre-elles, une cohésion s’est créée alors qu’elles s’ignoraient au début du séjour.

Certains projets ont même émergé. Mireille, 62 ans, explique que le Loir-et-Cher n’est pas si loin de Paris et qu’elle pourrait y venir en train. Son hôte l’a invitée pour un prochain week-end. Marie-Rose confie qu’elle aimerait retourner faire une pause dans sa Guadeloupe natale, le temps de réfléchir à une réinsertion. Eliana, jeune colombienne, infirmière dans son pays, a besoin d’apprendre le français pour envisager une reconversion professionnelle en France…

Après 4 jours, ces femmes ont retrouvé une partie de leur identité, leur énergie, leur lucidité, confiance en elles (et en l’autre) grâce à cette toute nouvelle communauté d’amis. Elles ont pris conscience qu’un réseau était à leur disposition et qu’elles pouvaient reprendre espoir.

Sans faire aucune promesse, l’association LaFêteDesVoisines a décidé de garder le contact avec elles, proposer des rdv conviviaux, réguliers, et de tenter de les aider à sortir de leur condition. Leur initiative #ViensJeTemmene devient un projet global, ciblé sur ces 6 femmes sur lesquelles LaFêteDesVoisines souhaite mobiliser leurs efforts.

« Tout cela est rendu possible grâce au partenariat de nos deux associations. Aurore apporte l’expertise et la compétence de professionnels de la précarité et les bénévoles de LaFêteDesVoisines peuvent élaborer des schémas différents et complémentaires, faire appel à d’autres sources de financements... Le regard croisé de nos deux associations peut accélérer les dossiers et permettre à certaines de ces femmes de retrouver une situation décente plus rapidement que prévu.

Ensemble, nous pouvons nous donner comme objectif de sortir ces 6 femmes de leur condition et/ou d’améliorer leur ordinaire. Comme au premier jour, nous comptons sur l’équipe de la Halte Femmes représentée par Solange Gomis qui nous a accompagnés tout au long de ces années. La première urgence est de la compétence d’Aurore : trouver un hébergement pérenne pour les 4 femmes actuellement à la rue. Une belle rencontre effectuée avec Francis Laurent, chef de service chez Aurore, nous laisse penser que cette demande devrait aboutir. Merci. »

Propos recueillies auprès de Ivan Mouton, président de LaFêteDesVoisines