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Ingrid, infirmière au CSAPA EGO et volontaire à l'hôpital Cochin

Les visages d'Aurore

Depuis le début de cette pandémie, les personnels soignants sont en première ligne face au Covid-19. Infirmière au Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) EGO de l’association Aurore et volontaire dans l’unité de pneumologie de l’hôpital Cochin, Ingrid nous décrit ses missions dans ces deux services.

Ayant intégré le CSAPA il y a cinq mois, Ingrid s’est portée volontaire pour renforcer l’équipe médicale de l’hôpital parisien. En plus de son activité principale, elle y travaille certaines nuits du week-end. Forte d'une expérience de six années dans un service de réanimation, elle a souhaité rejoindre ses pairs au sein d’un hôpital de l’AP-HP. Concernant ses motivations, « cela allait de soi » explique-t-elle. « Je souhaitais prêter main forte aux collègues de l’hôpital pour répondre à l’urgence sanitaire et soulager les équipes en place. »

Après concertation, elle a été orientée vers le secteur de pneumologie de l’hôpital Cochin (14ème arrondissement de Paris) où elle s’est sentie « la bienvenue ». La majorité des patients accueillis dans ce service de pneumologie, aujourd'hui dédié aux patients atteints par le Covid-19, ont entre 50 ans et 70 ans. La plupart sortiront de l’hôpital sans devoir être admis en réanimation. Les patients, isolés, sont surveillés de près dans la crainte d'une dégradation de leur état général, notamment en cas de comorbidités associées. Ils ont alors besoin d’un apport d’oxygène et nécessitent une vigilance particulière, surtout après sept jours où leur état peut se dégrader subitement. En première ligne, Ingrid et ses collègues surveillent très régulièrement les constantes des patients (température, taux de saturation de l’oxygène dans le sang, et fréquence respiratoire et cardiaque). Après une semaine minimum d’observation, la grande majorité d’entre eux peuvent retourner à leur domicile.

Concernant la comparaison de son activité au CSAPA et à l’hôpital, Ingrid précise :

« Cela n’a rien à voir. Au CSAPA nous sommes davantage dans des actions préventives, alors qu’à l’hôpital nous sommes plutôt dans le traitement symptomatique des sujets en ayant besoin. »

 

Lorsqu'on aborde le problème du non-respect des consignes de distanciation physique et des gestes barrières, Ingrid s'emporte :

« Il y a une part d’inconscience et d’irresponsabilité chez ces personnes. Il est important de rester chez soi pour éviter d’être infecté ou de contaminer d’autres individus. Les services, notamment ceux de réanimation, doivent pouvoir accueillir tous les patients en ayant besoin afin de limiter le nombre de décès. »

 

À l’hôpital et au CSAPA, l’état d’esprit est « à la solidarité et à la bienveillance », que ce soit entre professionnels ou avec les personnes accompagnées et soignées. Pour Ingrid, il n'y a pas de craintes particulières :

« Nous sommes bien équipés et nous faisons très attention à ne pas être contaminés. Ayant pris toutes les précautions nécessaires et étant bien protégée, je suis sereine quant à une éventuelle transmission à mon entourage. Cette expérience de gestion de crise à l’hôpital m'apporte beaucoup d'un point de vue professionnel. »

 

Rappelons que, pour cette maladie, une personne sur deux n’aura pas ou peu de symptômes et qu’environ quatre personnes sur cinq atteintes par le Covid-19 ne nécessiteront pas d’hospitalisation. D’autre part, près de 99% d'entre elles guériront. Il est donc important de ne pas céder à la panique et de respecter les gestes « barrières », c’est-à-dire se tenir à plus d’un mètre de son interlocuteur, se laver très régulièrement les mains avec du savon ou du gel hydroalcoolique, et, surtout, respecter le confinement afin de ne pas être infecté ou propager le virus.

Pour finir, un grand merci à Ingrid et à tout le personnel en première ligne face à cette épidémie.

 

Xavier Crespeau

Ce portrait est tiré du Numéro 101 de la revue trimestriel AlterEgo, magazine co-écrit par les usagers de drogues suivis par les services Ego et les professionnels. 

Pour en savoir plus sur le journal n'hésitez pas à relire son histoire rédigée à l'occasion de la sortie du 100e numéro

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